L’humaine – Romane – se dégagea des bras de son compagnon. A croire qu’elle voulait mourir, vu son état de faiblesse ! Cependant elle courait diablement vite, alors qu’elle aurait du tout juste tenir sur ses jambes. Elle me dépassa tandis que je me retournais, plongeant à terre pour récupérer ses armes. Elle tira toute une longue salve sur le chef de la horde, qui ne sembla pas s’en formaliser, encaissant les coups sans broncher. Un tel adversaire était-il vincible ? Personne n’était immortel, pas même les Fléaux, mais là, ça en était réellement impressionnant ! Enfin bref, il n’était pas devenu chef pour rien…
Cependant ce bref coup d’éclat vida Romane de ce qu’il lui restait de forces, et le chef de la horde du Fléau en profita pour l’assommer d’un violent coup de crâne. La jeune femme tomba dans les pommes, tandis qu’il ‘empoignait. Je me mordis la lèvre jusqu’au sang, il était trop tard pour tirer, j’aurais risqué de toucher Romane. Je continuai à courir, bondissant que Krauser…et me réceptionnant sur le sol froid. Je fis une roulade, me retournai pour voir le Fléau sur un toit. Fermant les yeux, je lâchai la bonde à mon instinct qui me hurlait de le libérer depuis le début de ce combat.
J’avais, depuis toujours, rationalisé mon instinct, me servant uniquement de mon cerveau. Raisonnent uniquement, j’étais toujours en vie, ce qui prouvait que cette tactique n’était pas mauvaise. Mais cette femme serait bientôt morte, ce qui prouvait qu’elle n’était pas parfaite. Je sentis mon esprit se détacher de mon corps, pas entièrement, pas au sens où on l’attend habituellement, un corps éthéré qui flotte dans l’air comme un fantôme. Non, c’était plutôt un bout de ma conscience qui partait à l’assaut de l’esprit du Fléau.
J’avais l’impression de voir la scène au ralenti, de deux points de vue différents. Je voyais Krauser qui retombait sur son toit tandis que j’épaulais mon fusil à lunette, je me voyais épauler le fusil. Mon « bout de conscience » fila droit et ne rencontra que du vide. Le chef de la Horde était déjà parti dans la nuit. La décharge mentale se dissout, cette sensation grisante d’être deux disparut en même temps. Une cheminée à moitié effondrée vola en éclat, tandis que la balle de gros calibre la traversait. Je jurai vertement, mis mon arme en bandoulière. Krauser avait rappelé les siens.
Je retournai auprès du mystérieux personnage venu sauver sa dame.
-Je crois qu’ils l’ont eue, finalement. Si vous savez où ils vont et comment les y suivre, je suis près à vous aider à la retrouver.